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Chez Inès, Romane, Manue et Nico...
20 décembre 2006

Rodez dans la presse

Allez, un petit coup de chauvinisme, ça fait jamais beaucoup de mal.....

                       rodez

Entres autres articles sur la ville, sa politique, son économie, il y a une interview de Pierre Soulages; j' aime bien ce qu'il dit de Rodez...

Rodez - Pierre Soulages
« C'est à Rodez que mes goûts se sont formés »

Né en 1919 à Rodez, Pierre Soulages a choisi de présenter dans sa ville d'origine quelques peintures ainsi que son travail sur les 104 vitraux de l'abbatiale de Conques, dans un musée qui devrait ouvrir en 2011. Rencontre avec un amoureux de la lumière et de... Rodez

Le Point : Quelle influence a eue Rodez sur votre oeuvre ?
Pierre Soulages : C'est à Rodez que mes goûts se sont formés. C'est le lieu de mes premiers choix, de mes premiers attachements. Il y a dans cette province les paysages que j'ai beaucoup aimés : les plateaux déserts de l'Aubrac et des Grands Causses. Enfant, j'ai passé des vacances à Aubrac même, et dans les causses proches de Rodez j'allais ramasser des champignons. Mais j'aimais surtout les arbres en hiver, noirs, mouillés, sans feuilles, se détachant sur le ciel qui par contraste semble plus clair. J'aimais, comme disait Agrippa d'Aubigné, « les déserts, les roches égarées, les chemins blanchissants et la branche dépouillée par l'effort d'automne ». Tout cela allait et va toujours loin en moi.

Vous êtes né rue Combarel. Quel souvenir en gardez-vous ?
D'un côté, il y avait sans interruption le palais de justice, une banque, l'hôpital qui n'en finissait pas, la prison, la gendarmerie et au bout l'asile d'aliénés... Alors que de l'autre côté de la rue, plus attirant à mes yeux, se trouvait, après un marchand de fer, une suite d'artisans : un forgeron, un tailleur, la maison où je suis né, un garage, un bottier-cordonnier, un relieur, un bourrelier-sellier, un marchand de vin... Sur le foirail, et dans la rue les jours de foire, se négociaient des chevaux, des porcs, des vaches... C'étaient les jours les plus animés mais, dans mon univers quotidien, c'était la rue d'en face qui dominait. Je m'en échappais en allant voir les artisans au travail ou bien, le plus souvent possible, en allant sur les bords de l'Aveyron avec les pêcheurs, ou chez un tanneur qui était un ami de mon père, mort quand j'avais 5 ans. Dans ce milieu, j'ai compris la différence fondamentale entre un artiste et un artisan : ce dernier sait où il va, quels objets il va produire et comment y parvenir. Il a des pratiques et des règles connues, héritées ou inventées ; il les suit et les répète. L'artiste, lui, choisit les moyens qu'il va employer, mais il ne sait pas exactement ce que sera l'objet qui va en naître. L'oeuvre est unique, elle s'invente en se faisant. Ce n'est pas l'exécution de ce qu'il a imaginé ; le réel est plus inattendu, ce qui advient d'imprévu est plus riche de pouvoirs artistiques que le projet.

Comment s'est déroulée votre jeunesse ruthénoise ?
J'ai fait beaucoup de choses à Rodez. J'ai joué au rugby, j'ai fait de la spéléologie, je pêchais des truites à la mouche ; j'ai même appris à piloter sur des petits avions Caudron Luciole. Tout me tentait. Mais ce que j'aimais le plus dans mon enfance, c'était tremper mon pinceau dans l'encrier et travailler avec du noir sur des papiers blancs. On me proposait des couleurs, mais aucune ne m'intéressait ! Je préférais l'effet du noir sur le blanc et la lumière que cela créait par contraste. C'était ma passion. Des anecdotes m'ont été racontées par ma soeur et mes vieilles cousines : le jour où on m'a demandé ce que je faisais, j'aurais répondu : « Un paysage de neige. » Elles se souvenaient encore, des années après, du fou rire que j'avais déclenché !

Avez-vous conservé quelques-unes de vos oeuvres de l'époque ?
Il en subsiste, mais plus tardives. Il y en aura d'ailleurs à Rodez. Ce n'est pas capital. C'était le temps de la formation. Ma véritable naissance, c'est dans l'art moderne. J'ai débuté publiquement à Paris en 1947. A l'époque, toute la peinture était rouge, jaune et bleue. Puis, brusquement, un provincial, une sorte de paysan du Midi, montrait des peintures sombres et noires, si différentes qu'elles ont été tout de suite remarquées. Etre né à Rodez m'a aussi aidé quand les Américains ont voulu affirmer leur identité. Certains expliquaient que la peinture française n'existait plus et que les seules oeuvres valables étaient celles des artistes étrangers. Comiquement, un livre français sur l'art parlait alors élogieusement de la peinture d'un homme du Midi, d'un Rodézien (et non un Ruthénois) ! Traduit en anglais, j'étais « A man of the South, this Rhodesian ». Devenu Rhodésien du Sud [alors Etat africain, NDLR], je confirmais que seuls les étrangers étaient intéressants !

Plus de 170 de vos toiles sont exposées dans plus d'une centaine de musées d'Asie, d'Amérique et d'Europe. Pourquoi un musée Soulages à Rodez, puisque le monde entier s'intéresse à vous ?
D'autres villes auraient probablement aimé l'avoir, mais je ne tenais pas du tout à un musée personnel. Tout a changé avec mon attachement pour Conques, qui a tant compté dans ma vie. Ce village est pour moi le lieu de la révélation de l'art. J'ai été tellement impressionné par cet espace architectural que, lorsqu'on m'a demandé d'y faire des vitraux, chose que j'avais toujours refusée jusqu'alors, ç'a été un coup de coeur. A partir de 1987, j'ai travaillé sept années de ma vie, sept années tendues vers la recherche et l'organisation d'une lumière qui corresponde à l'exaltante identité de cet espace. J'ai fait environ 800 essais avant de mettre au point un verre incolore et modulé coupant toute vue de l'extérieur, mais émetteur de clarté et respectant la lumière naturelle qui est, comme disait saint Bernard, « celle que le Créateur nous a donnée ». L'architecture de l'abbatiale de Conques porte en elle une organisation de la lumière dont personne ne peut disconvenir. Etonnamment, dans la nef, les baies du nord, pourtant naturellement plus sombres, sont plus petites et plus étroites que celles qui leur font face au sud, pourtant naturellement plus lumineux. Plus loin, au transept, c'est l'inverse qui se produit : les baies du pignon nord sont plus grandes, et celles du sud beaucoup plus étroites. Il est évident que cette organisation de la lumière est un des fondements de l'identité de cette architecture. Pour cette raison, j'ai cherché une lumière qui la mette en valeur, qui la donne à voir, en accord avec tout ce qu'elle inspire en nous. Ce n'est pas une lubie d'artiste.

Quel rapport entre Conques et la création du musée à Rodez, que vous refusiez jusqu'alors ?
Après cette aventure, beaucoup ont compris l'importance et les sens de la lumière reflétée, transmutée par les différents états de surface du noir de mes peintures dites « noires ». La matière, le rythme, l'espace, la lumière sont intimement liés dans le processus de création d'une oeuvre. D'où l'idée de faire un musée dans lequel serait mise en évidence la relation étroite entre l'invention et les matières. Car l'oeuvre dépend de la matière. Le musée de Rodez sera donc unique en son genre. A côté des grands cartons des vitraux de Conques et des documents sur la recherche et l'invention du verre, il y aura la totalité de l'oeuvre imprimé : toutes les estampes, sérigraphies, lithographies, eaux-fortes, planches de cuivre qui les ont produites, ainsi que les grands bronzes qui en découlent. Ces techniques, qui seront expliquées, comportent aussi des innovations. Il y aura enfin une centaine d'oeuvres sur papier, aux techniques différentes : encre de Chine, brou de noix, gouache, ainsi que des exemples significatifs de mes peintures sur plus de soixante ans de ma vie d'artiste. Et ce musée sera à Rodez, car Rodez et Conques, c'est le même pays !

Comment imaginez-vous l'architecture de ce futur musée ?
Je laisse le choix au jury. Mais, d'après sa localisation, j'aimerais que le musée soit lié à la nature qui l'environne, comme le sont les plus beaux musées actuels. En raison de la multiplicité des types d'oeuvres présentées, il ne peut pas être d'un seul bloc. Je souhaite aussi qu'il y ait un grand lieu d'exposition temporaire. Il donnera aux visiteurs de la région et d'ailleurs la possibilité de rencontrer la création artistique contemporaine. Dans mon adolescence à Rodez je ne connaissais rien. J'ai découvert très tardivement Van Gogh, en noir et blanc, dans la librairie des demoiselles Serin, aux cheveux si noirs que Jean Giraudoux préférait les appeler les demoiselles Merle ! Un espace contemporain est important pour ce pays que j'ai bien connu et qui était autrefois un pays fermé. C'est pourquoi j'insiste pour qu'il y ait un tel espace avec de la place pour toutes les formes d'art : photographie, cinéma, vidéo, etc. Pas plus qu'une bibliothèque n'est faite pour créer des romanciers et des poètes un musée n'est fait pour que tout le monde se mette à faire de la peinture. Il est là pour que chacun puisse y trouver plaisir, nourriture de l'esprit, matière à réflexion, ouverture aux autres et au monde. Rien ne vaut
le contact réel et la fréquentation des oeuvres.

Pour ceux qui ne connaissent pas, Pierre Soulages, c' est un des plus grands artistes mondiaux de l' art contemporain.
Et, entre autres choses, c' est ça:

*Les vitraux de l 'Abbatiale Conques tout d' abord:

             conques

                                                    06_02_11       

                                                                Soulages_20conques_202

*Mais ce sont aussi et surtout, des tableaux...
                           9asoulagesavr064                        9soulagesfev061   

                                                   soulages71

Avec une recherche de l' effet de la lumière sur certaines couleurs et notament le noir....
C' est abstrait, on n' est pas obligé d' aimer!
Moi j' ai quand même hâte qu'il soit fait ce musée!

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Commentaires
S
alors je connais pas du tout Rodez mais qu'est ce qu'on en entend parler aux infos de Tf1 et ns on ecoutes tjs car le Maire de mon petit village s'appelle Mr Rodez ...........ca ne s'invente pas non ??? alors là tu dis oui pour etre ma Nsp ?????????????
Chez Inès, Romane, Manue et Nico...
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