Derniere minute ....
Voila ce que les ruthenois ont pu lire aujourd'hui dans La Depeche du Midi...
Merci a Philippe pour ce long article....
(En rentrant mardi, nous avons trouvé la coupure de journal sur le meuble de l' entrée, avec un petit mot d'Aline, notre voisine qui a les clefs de la maison....)
Edition du 03 Novembre 2006
Nicolas, in the Marathon of New-York .
"You are in". Quand la petite phrase s'est affichée dans sa boîte mail, « quel bol ! », s'est dit Nicolas. Parce que "You are in" se traduit par : « Vous allez participer au trente-sixième marathon de New-York. » Nicolas Marchais va en effet être un des 37 000 coureurs massés sur le pont de Verrazano, ce dimanche 5 novembre, prêts à s'élancer pour l'épreuve mythique.
« Jamais je ne ferai les 24 h du Mans, jamais je ne participerai à la coupe du monde de football, par contre le marathon de New-York... » C'est ce que s'est dit cet orthoptiste ruthénois âgé de 35 ans lorsque, la trentaine passée donc, il sentait bien qu'on poussait le vieux en dehors du vestiaire de foot.
Mais courir : « ce n'est pas mon truc. Jamais je me suis dit, super, je cours comme j'ai pu être heureux en marquant un but ! » Mais Nicolas a cette idée en tête depuis trop longtemps pour ne pas aller au bout de son objectif.
La preuve : en 2005, pour sa première course pédestre officielle, il participe à la transcastonétoise. Un semi-marathon ! Résultat : « Dernier. Mais je n'étais pas étonné. Ce n'est pas un sport de jeunes ! » Ce qui ne l'empêche pas, quelques semaines plus tard, de s'inscrire pour le marathon de New-Yok. « Mon frère vit là-bas mais s'apprête bientôt à partir. Alors, il ne fallait pas rater cette occasion. »
En attendant la réponse, et conscient qu'il avait besoin d'être aiguillé dans sa tâche, il quitte un jour son cabinet de l'avenue Victor-Hugo pour se rendre au Jardin public. Un des terrains d'entraînement des athlètes ruthénois. Il fait alors la connaissance de Norbert Sahut, une des figures ruthénoises de l'athlétisme. Ce sera coach Norbert.
« Il m'a donné un programme d'entraînement destiné surtout à ne pas griller les étapes. » Nicolas suit les consignes. Il commence à trouver son rythme. Et vient le soir du "You are in". Le Ruthénois court désormais avec un objectif bien précis. « Et moi qui n'aime pas spécialement courir, j'ai trouvé que c'était finalement facile de s'y astreindre. Même si je sais que je ne ferai pas ça toute ma vie ! » A la transcastonétoise 2006, il peut déjà mesurer le chemin parcouru en terminant en milieu de tableau. Pour le plus grand bonheur de sa petite famille et plus particulièrement de sa fille : « Comme ça, tu ne termineras pas dernier à New-York » lui souffle-t-elle, marquée par l'arrivée solitaire de son papa lors de la précédente transcastonétoise.
Vent, pluie, soleil, rien ne perturbe Nicolas dans son programme. D'autant qu'il découvre un sport. Un univers. « J'aime beaucoup l'esprit qui y règne. Et puis, vous n'êtes pas le seul à souffrir. Tout le monde souffre dans une course. Et quelle ambiance ! » Ronde des quatre châteaux, Relais de Rodelle, Corrida de Marcillac, il enchaîne les épreuves.
Ce dimanche 5 novembre, il sera sur le pont de Verrazano. Sur le point de réaliser un beau rêve. Il aura le trac. La peur de ce fameux mur des 30 kilomètres. « J'ai demandé à Norbert de m'y préparer, mais il m'a bien fait comprendre que je ne pourrai pas y échapper. » Quand l'envie de tout abandonner le saisira, il devra fixer l'horizon, ne penser à rien et avancer. Et ça devrait passer l'a-t-on prévenu. « J'espère, en franchissant la ligne d'arrivée, ressentir la même joie que lorsqu'on marque but. »
Et si c'était même mieux qu'un but ?
Ph. R.